Suite à la lecture du document de synthèse sur l’atelier « aménagement de la scolarité » *, je tiens à relever un grand absent : l’orientation scolaire !

 

L'orientation scolaire, un sujet crucial sur la question du suivi scocioprofessionnel des sportifs de haut niveau

 

Que ce soit en pré ou en post-bac, l’accompagnement des jeunes en général, et des SHN en particulier, est défaillant du point de vue de l’orientation.

Je trouve qu’on cherche trop à « leur trouver quelque chose », et à « faire des aménagements scolaires » coûte que coûte, et qu’on ne se penche pas assez sur les questions du sens, de la motivation, bref du projet de vie du sportif !

Il y a selon moi un vrai travail à faire avec chaque sportif individuellement, pour faire émerger ses aspirations profondes et ainsi identifier les pistes d’orientation scolaire qui le motiveront véritablement. Comme dans le sport, on fait plus facilement ce qu’on aime, pas forcément là où on est le meilleur, mais là où on prend le plus de plaisir, parce que ça a du sens.

Pour retrouver mon offre de bilan d'orientation : lien

Effectivement, il faudra certainement un coup de pouce des institutions pour faire en sorte que ces choix s’avèrent réalisables, notamment en termes d’aménagement des enseignements compte tenu des contraintes de la pratique sportive à haut niveau ; mais je crois qu’ils génèreront plus de résultats, tant sur la réussite aux examens, sur les perspectives de reconversion professionnelle que sur la performance sportive en elle-même.

 

L'orientation scolaire, une clé de performance sportive

 

Le double projet bien travaillé, une clé de performance sportive

 

Aussi, parmi la liste des 9 actions à mettre en place d’ici fin 2022, suite à cet atelier sur « l’aménagement de la scolarité », deux points m’ont interpelée, et je suivrai de près les travaux qui seront réalisés sur ces sujets :

  1. Lancement d’une étude sur le financement de la formation post-bac pour les SHN
  2. Lancement d’une étude de l’impact du double cursus sur la performance sportive

 

 

Pour le point 8, j’ai pu constater dans mes accompagnements que la question du financement de la formation post-bac, était effectivement une contrainte supplémentaire pour les SHN. Ils doivent déjà financer leur pratique sportive de haut niveau : c’est-à-dire leurs équipements, leurs déplacements, parfois même leurs inscriptions à certaines compétitions, leurs soins, leurs entraînements spécifiques quand c’est nécessaire, leur logement et vie quotidienne quand ils sont loins de chez leurs parents… La facture est bien souvent salée pour les parents qui participent beaucoup, parce que les aides, même si elles existent, ne suffisent pas à tout payer.

La situation financière des SHN : article France Info de Juillet 2022

Je crois qu’on estime à 40000€ par an le coût d’un sportif de haut niveau, ou bien devrais-je dire, les moyens dont il doit pouvoir disposer pour pouvoir faire son sport à haut niveau, et espérer faire briller la France à l’international…

Autant dire que les Grandes Ecoles à 7000 € l’année, on oublie !

J’espère que cette étude permettra d’envisager des moyens spécifiques à dédier aux projets qui en ont le plus besoin, afin qu’ils puissent se réaliser ; et je suis persuadée que cela pourra contribuer à encore plus de performance sportive.

 

Et pour le point 9 justement, j’ai hâte de savoir quel(s) impact(s) le double cursus peut avoir sur la performance sportive. Même si j’imagine qu’il sera positif, j’espère que l’étude permettra aussi de mettre en valeur l’importance de faire des choix d’orientation éclairés, c’est-à-dire qui correspondent au sportif (profil, personnalité, contraintes), et qui lui donne envie de s’investir (sens, motivation, projet).

J’en appelle à celles et ceux qui vous travailler dessus, n’oubliez pas cette donnée 😉 !

 

* Séminaire AMBITION BLEUE DANS LES TERRITOIRE du 06/09/2022, sur le thème du suivi socio professionnel des SHN, avec Amélie OUDEA-CASTERA

 

 

Dernière mise à jour 5 février 2024 par Delphine Pichard

« J’ai gagné au mental ! »
« J’ai fini au mental ! »
« Ça se joue au mental ! »
« C’est le mental qui fait la différence ! »
« Il/elle n’a pas de mental ! »
« Les Français n’ont pas de mental ! »

Dans le sport, j’entends régulièrement ces petites phrases, dans lesquelles on retrouve ce mot « mental », associée à une notion implicite de performance, comme si juste ce mot dans une phrase pouvait résumer la situation, expliquer qu’on ait gagné ou perdu, qu’on ait bien joué ou mal joué, qu’on ait atteint ses objectifs ou pas, justifier que ça ait été facile ou difficile …

 

Alors, phrases toutes faites ou qui ont vraiment du sens ???

J’ai tendance à penser qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Et que si on en parle tant que ça, c’est bien qu’il y a quelque chose à creuser, qui serait de l’ordre du mental !

C’est d’ailleurs à l’époque (entre 2014 et 2016), l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi de faire ce beau métier de coach professionnel.
Alors dans une situation personnelle un peu instable il faut le dire, je me suis lancée corps et âme dans la pratique du trail (on va dire course nature au début…). En quelques mois, j’ai été surprise par mes performances, qui m’ont encouragée à continuer dans cette voie, et toute ma vie quotidienne a très vite tourné autour de ma pratique et de mes objectifs sportifs. En me consacrant énormément à cela, que ce soit avec les entraînements quotidiens, avec les déplacements sur les courses le week-end ou encore carrément mes vacances qui se transformaient en bloc de préparation en montagne, j’ai continué de progresser, et de performer ! Plus je m’entraînais et plus mes distances de course s’allongeaient ; donc plus je m’entraînais, et plus j’avais besoin d’objectifs pour continuer de m’entraîner…
Entendons-nous bien, j’étais célibataire sans enfant, ma famille trop loin pour la voir régulièrement, j’avais un job qui me plaisait beaucoup, et plutôt bien payé, ma vie sociale tournait autour du sport, que ce soit avec le club de volley, le club d’athlé dans lequel je m’étais inscrite, ou avec le boulot, vu que j’étais entourée de « sportifs passionnés » 😊.

Une course au mental

Moi - Finisher de la CCC 2015

Bref, c’est dans cette période que j’ai compris les 2 choses principales qui m’animent aujourd’hui, que ce soit pour moi ou dans mes accompagnements :
• L’équilibre entre objectifs et moyens mis en œuvre est très important pour performer
• Le mental n’est pas une fin en soi ; en effet, il n’y a pas de « personnes qui ont du mental », ni « d’autres qui n’en ont pas »…

Mais alors qu’est-ce que c’est ???

 

Le mental est une thématique dans laquelle on peut développer des compétences

Au même titre que le physique ou la technique, on peut entraîner son mental, le préparer aux différentes circonstances de l’entraînement ou de la compétition. Et l’ensemble des facteurs clé de la performance sportive (dimensions physique, technique, tactique et mentale) sont interconnectés : être bien physiquement peut contribuer à être bien mentalement et inversement.

A mon niveau c’est ce que j’ai pu expérimenter quand je dis que plus je m’entraînais, plus mes distances de course s’allongeaient, donc plus je m’entraî nais, et plus j’avais besoin d’objectifs pour continuer de m’entraîner.

Comme dans la dimension physique on peut travailler différentes compétences qui vont nous rendre meilleurs physiquement ; dans la dimension mentale, on peut travailler différents sujets qui vont nous rendre meilleurs mentalement. Dans les 2 cas, cela dépend de la situation initiale, d’où l’importance de pouvoir faire un diagnostic de l’état présent, en fonction duquel on identifie les compétences à développer prioritairement, au regard de l’objectif de performance visé.

Voir ma vidéo sur la préparation mentale : lien

 

Il n'y a pas de prédisposition mentale...

Autant il y a des prédispositions physiques et motrices pour certains sportifs dans leur sport (liées à la génétique, on n’est pas tous taillé comme Teddy R. 😉), autant je ne crois pas qu’il y ait de prédispositions mentales. Je parlerais plutôt « d’histoire de vie » ou de « situation personnelle propice », car oui, il y a tout de même un terrain fertile… L’histoire et/ou la situation de chacun est le socle sur lequel va s’appuyer le sens fondamental qu’on donne à la notion de performance ; c’est comme ça qu’on parle de passion… Les passionnés sont des gens qui font de leur passion le sens de leur vie, et de leur performance la mesure de leur réussite dans la vie… C’est aussi pour cela qu’il est très difficile pour les grands sportifs de se reconvertir… Mais ça, c’est un autre sujet, je m’égare…
Donc je disais qu’il n’y a pas de prédisposition mentale mais plutôt des situations personnelles propices au développement du mental, et donc à la performance !

En ce qui me concerne, voyez-vous, certes j’ai toujours fait du sport, donc j’avais je pense, des prédispositions physiques, et un peu d’expérience de l’entraînement et de la compétition, mais je n’en avais jamais fait à haut niveau. Soi dit en passant, je pense que ma pratique du trail longue distance (à l’époque je courais, roulais, et même nageais tous les jours, et préparais un 50km par mois, pour vous donner un ordre d’idée…), c’est du haut niveau en termes d’exigence et de sollicitations, comme me disait mon ostéo…

Et c’est plutôt ma situation personnelle qui m’a permis de me donner à fond, que ce soit à l’entraînement ou en compétition, et de faire les résultats que j’ai pu faire.

Cette notion de sens est primordiale ! Quand le sens est là, le mental suit…

 

Sens et mental : le pourquoi et le comment

Le sens, c’est le pourquoi je fais ce que je fais, pourquoi je vise telle ou telle performance.
Le mental, c’est plutôt le comment : les décisions que je prends, les moyens que je mets en œuvre pour atteindre mes objectifs, ceux qui ont du sens pour moi.

J’ai pu constater que me fixer des objectifs sportifs me permettait de voyager, que m’entraîner me challengeait dans mon quotidien. Rien d’autre ne m’intéressait à l’époque. Performer dans mon sport était devenu « le sens de ma vie ». Preuve en est, lorsque j’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari, j’ai abandonné sur la TDS en 2016 (mon 1er abandon ☹)… Certes j’étais très fatiguée, la saison avait été longue, j’avais très chaud, c’était un four à Bourg St Maurice, mais la motivation à rentrer dormir avec mon nouveau chéri était plus forte que celle de passer la nuit, aussi belle soit-elle, dans la montagne… Bref, je n’avais plus « que le trail dans ma vie », et continuer à souffrir dans ce « four », n’avait pas de sens pour moi à ce moment-là…
Est-ce à dire que je n’ai pas eu de mental ce jour-là ???
C’est en tout cas le raccourci que l’on peut faire… Mais je parlerai plutôt d’une perte de sens !

Un grand coureur de trail disait encore récemment qu’il ne faut pas oublier pourquoi on fait ce sport, et à chaque départ de course, il disait qu’il restait vigilant par rapport à cela… Je pense que ça permet aussi de relativiser, de voir les choses avec un maximum de lucidité, tout en sérénité, et de se sentir à sa place là, dans le sas de départ…

Et je crois que c’est ça « avoir du mental » : savoir pourquoi on est là ! Après, le « comment on y va », ça se travaille évidemment, mais c’est plus facile, c’est presque une formalité 😉

 

Coaching et performance

Se poser la question du sens est fondamental, vous l’aurez compris, et c’est d’ailleurs l’essentiel du travail que je peux faire avec les personnes que j’accompagne. De ce sens découle des objectifs. Puis il s’agit de mobiliser les ressources à disposition, et de lever les freins qui existent encore et qui pourraient empêcher l’atteinte des objectifs.

Le coaching mental, dans sa dimension systémique, est très indiqué dans l’accompagnement à la performance, parce qu’il s’intéresse à la personne dans son environnement, et qu’il intègre la notion de mental dans la globalité du projet de performance.
Après avoir éclairé l’objectif principal, on continue de travailler sur le sens séance après séance (le pourquoi), et on affine petit à petit les actions à mettre en œuvre (le comment) qui vont permettre de trouver l’équilibre nécessaire à la performance.
Il faut souvent revivre certaines expériences, explorer des domaines enfouis, décortiquer des situations délicates comme des situations de réussite, et aussi tester de nouveaux modes de fonctionnement, pour dépasser des croyances qui peuvent être limitantes, avoir la représentation la plus juste de soi et de son environnement, et ainsi prendre conscience du potentiel à développer pour performer.

Ceci étant fait, le coaché sait où il en est, sait où il veut aller, et sait comment il va y aller. Même si le chemin n’est pas simple, il saura se repérer et s’adapter, en toute autonomie !

Au terme d’un processus de coaching, fort d’un sens retrouvé et/ou consolidé, le coaché a fortifié son mental en cohérence avec les objectifs qu’il s’est fixé ! Il est à sa place, et saura trouver sa place sur le chemin qu’il a décidé d’emprunter. Sa performance (une conséquence) n’en sera que plus belle !

Dernière mise à jour 5 février 2024 par Delphine Pichard

crossmenuchevron-down linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram Aller au contenu principal