Récemment devenu éligible au Compte Personnel de Formation (CPF), le bilan de compétences fait un retour en force sur le marché du travail et de l’emploi.
Qui n’a pas rêvé, pensé, imaginé changer de vie ? Trop de pression, perte d’intérêt dans son travail, envie tout simplement de s’épanouir dans sa vie professionnelle ! A tous ces désirs refoulés se heurtent souvent des peurs « oui mais j’ai besoin de sécurité financière », « oui mais ce n’est pas le bon moment ? » Bref on se trouve toujours de bonnes excuses pour ne pas se lancer !
Il faut dire aussi que jusqu’alors, on ne nous a pas beaucoup aidé…
Souvent réservé aux demandeurs d’emploi, et aux personnes désirant changer de métier, voire se reconvertir, il n’était pas aisé d’accéder à un bilan de compétences, sans qu’on soit mis dans l’une de ces « cases ».
Pour tous les autres travailleurs, qui se posent des questions sur leur travail, sur leur évolution, sur leur carrière, ou simplement sur leur qualité de vie, on ne pensait pas au bilan de compétences…
Est-ce que cela va changer ???
Le bilan de compétence, c’est quoi ?
C’est avant tout une démarche personnelle et volontaire permettant à une personne de faire le point sur sa carrière professionnelle, sur ses compétences mais également sur ses motivations profondes. Il se décline autour de trois principes fondamentaux :
- Connaissance de soi : individualité et personnalité
- Valorisation et développement des compétences
- Performance opérationnelle en cohérence avec les aspirations profondes
Le bilan de compétences est une occasion unique de rassembler expérience professionnelle et projet personnel, d’unifier développement personnel et professionnel.
Dans les faits, le bilan de compétences a plutôt comme objectif de permettre à un salarié (ou à un demandeur d’emploi), d’identifier ses centres d’intérêts et ses motivations, d’analyser ses compétences personnelles et professionnelles, afin de définir un projet professionnel ainsi qu’un plan d’actions permettant de le concrétiser, ceci dans le cadre d’une mobilité professionnelle éventuelle (comme dans le cas de la recherche d’un emploi).
Comment ça se passe ?
Le processus du bilan de compétences se déploie en trois phases :
- Une phase préliminaire : analyse de la demande, présentation de la démarche et définition des objectifs.
- Une phase d’investigation : bilan personnel et professionnel, tests d’orientation et de personnalité, analyse métier /marché et recherches documentaires.
- Une phase de conclusion : remise d’une synthèse écrite reprenant le projet, les points d’appui, les axes de progrès et le plan d’actions.
La durée totale maximum du bilan est de 24 heures, réparties entre des entretiens individuels, des tests et du travail personnel.
Pour que le bilan de compétence soit bénéfique, il est évident qu’un investissement personnel est attendu de la part du bénéficiaire.
Combien ça coûte ?
Un bilan de compétences coûte entre 1200€ et 3000€ en fonction des cabinets et de la région.
Le bilan de compétences peut désormais être financé grâce aux heures cumulées au titre du CPF (Compte personnel de formation). Il est donc désormais accessible à tous les titulaires d’un compte CPF.
Les demandeurs d’emploi peuvent utiliser leur CPF, acquis quand ils étaient en poste, pour faire un bilan de compétences pendant leur chômage.
Les salariés peuvent faire de même, mais également faire financer leur bilan dans le cadre du plan de formation de leur entreprise.
Le financement personnel peut aussi être utilisé ; il permet de débuter son bilan de compétences rapidement et souligne une forte motivation de la personne, une des clés de la réussite du bilan.
Quand faire un bilan de compétences ?
En fait, il n’y a pas de « bon » moment pour faire un bilan de compétences ; l’idée est de se dire qu’à tout moment, on peut avoir besoin de faire le point sur notre situation, soit parce qu’on ne sait plus trop où on va, soit parce qu’on ressent de la lassitude dans ce que l’on fait, soit simplement parce qu’on a envie de faire autre chose, ou encore parce que nos points de vue ont changé, parce qu’on n’a plus les mêmes priorités dans la vie, ou parce qu’on a besoin de prendre du temps pour soi…
Finalement, c’est toujours le moment de faire un bilan… Si on y pense, c’est que quelque part, on a besoin de faire le point, c’est-à-dire un bilan, donc que c’est le moment de s’autoriser à le faire !
On ajoute au « bilan » l’attribut « de compétences », pour que ce bilan ait un rapport avec nos activités professionnelles. En fait, sans ce terme de « compétences » associé au terme de « bilan », on considèrerait peut-être que ce processus manque de consistance, qu’il n’a pas d’importance, voire aucun sens…
Alors qu’avec ce terme associé :
- les employeurs ou l’entreprise sont rassurés
En effet, proposer ou accorder un bilan de compétences est une forme de cadeau, pour lequel en effet, il pourrait y avoir un bénéfice en retour : la personne accompagnée sera mieux armée pour prendre de nouvelles fonctions, ou bien pour partir vers de nouvelles aventures, en son âme et conscience.
- le bénéficiaire est soulagé
Car finalement, c’est du temps donné pour faire le point, se poser pour s’intéresser à soi, mais dans les règles de l’art : « c’est officiel, mon patron a signé, j’ai le droit de m’accorder du temps pour moi », et il faut l’avouer, c’est du temps que le bénéficiaire n’aurai peut-être pas pris sans cette « bénédiction du patron »…
- et dans les deux cas, l’investissement est rentabilisé
Le bilan de compétences étant pris en charge la plupart du temps, le bénéficiaire ne débourse rien de ses deniers personnels, et l’entreprise non plus, puisqu’elle fait appel au fond pour lequel elle a cotisé depuis de nombreuses années.
Et alors… ?
Loin de moi l’idée de dévaloriser le bilan de compétences au contraire, il a le grand mérite d’exister, et de sauver bien des vies professionnelles, mais je constate simplement qu’il n’est pas forcément utilisé à sa juste valeur, alors qu’il en a de grandes !
A mon sens, c’est un accès au coaching, et c’est dommage de masquer la vérité sous de faux airs de contrôle des individus et de leurs « compétences ».
J’encourage donc le recours à ce processus, dans la mesure où c’est le seul qui soit reconnu financièrement, mais j’invite les entreprises, comme les salariés, à réfléchir à d’autres moyens d’accéder au coaching individuel.
Pourquoi ne pas garder les fonds et heures de formation, pour de « vraies » formations, et investir dans le coaching, comme on investit dans une machine ou une voiture ? Il y a de fortes chances que ce soit finalement beaucoup plus rentable, dans le temps surtout, étant donné que nous sommes destinés à travailler au moins 40 ans chacun, alors qu’une machine elle, ne durera pas autant !
Plus d’infos sur le coaching : ICI
Article rédigé par Delphine PICHARD – ENTRE2SPORT
Coach professionnelle RNCP1
Bilan de Compétences & Formation (DATADOCK)
Spécialiste des problématiques managériales
Dernière mise à jour 30 mars 2020 par Delphine Pichard