Un peu de théorie
La raison d’être d’un sportif de haut niveau est la recherche de la performance. A ce titre, il s’entraîne, pour agir sur les différents facteurs qui peuvent lui permettre de progresser, pour aller vers le maximum de ses possibilités.
On peut considérer 6 éléments influençant la performance sportive :
- Le physique
- La technique
- La tactique
- Le mental
- La chance
- Le facteur social
La préparation physique vise le travail du corps en cohérence avec les exigences du sport.
Le travail technique concerne la gestuelle, par l’apprentissage, des gammes et des répétitions, encore et encore, jusqu’à ce que les mouvements soient naturels, complètement intégrés au fonctionnement du corps.
La tactique définit la stratégie du sportif dans son sport ; conformément aux spécificités du sport, et en cohérence avec ses propres capacités, le sportif va aborder les multiples situations possibles et développer des comportements réflexes, adaptés à chacune des situations.
Le mental se travaille également : il s’agit de faire travailler l’esprit au travers de l’utilisation des différentes habiletés mentales, en mobilisant les ressources, capacités et potentialités du sportif considéré.
La chance ne se développe pas elle par contre ; mais par la préparation mentale, on peut se préparer à ne pas la considérer, par le pouvoir de l’intention, la responsabilisation, et dans la gestion de l’échec.
Enfin le facteur social n’est pas véritablement un facteur de performance, mais peut éventuellement être un facteur de non-performance ; l’idée est de se dire que l’environnement dans lequel on évolue compte, et qu’il vaut mieux être (ou se mettre) dans de bonnes conditions.
Qu’est-ce que la performance ?
La notion de performance se définit comme une expérience optimale (autrement appelé le « flow ») lors de laquelle l’état mental du sportif est idéal et lui permet d’exploiter au maximum ses capacités techniques et physiques.
Elle est propre à chacun puisqu’elle dépend avant tout de l’individu, de ce qu’il est, de ce qu’il a vécu, et du sens qu’il donne lui-même à cette notion.
Elle s’exprime bien souvent par un résultat, un classement, une distance ou un temps lors d’une compétition ; la performance est une cible à atteindre.
Selon le scientifique du sport Jürgen Weineck :
« La capacité de performance sportive représente le degré d'amélioration possible d'une certaine activité motrice sportive et, s'inscrivant dans un cadre complexe, elle est conditionnée par une pluralité de facteurs spécifiques. »
L’usage de la préparation mentale permet finalement de travailler sur l’ensemble des facteurs pouvant influencer la performance sportive.
Anticipation
Au-delà des spécificités du sport, l’un des enjeux de la préparation mentale est d’identifier un ensemble de situations et de contraintes que le sportif devra maîtriser, surmonter, et gérer avec efficacité, en cohérence avec sa personnalité et son mode de fonctionnement. Cela sollicite toutes les fonctions de pensée, de ressenti, et d’intuition du sportif, pour lui permettre d’appréhender les choses d’un point de vue à la fois plus détaillé, mais aussi avec plus de hauteur, et donc plus de sérénité.
Gestion de l’effort, du stress, et motivation
Par un travail de visualisation, le sportif peut également développer mentalement toute la dimension technique et tactique de son sport. En s’entraînant à répéter mentalement le même geste parfait, le sportif évolue vers le chemin de la performance sans effort physique (très utile dans le cas d’une blessure). En se voyant effectuer ce geste, il renforce également ses capacités, et donc sa confiance en lui. Ce qui revient à diminuer la charge émotionnelle induisant le stress, et à mobiliser une énergie positive, source de motivation.
Concentration
La préparation mentale exige de la concentration : un élément indispensable à la réussite d’une action quelle qu’elle soit. Aussi en se focalisant sur tel ou tel point lors des séances de préparation mentale, le sportif s’entraîne à faire le tri de toutes les informations qui l’entourent, et à diriger son attention de manière optimale, chose qu’il pourra reproduire dans la réalité, lors d’une compétition à fort enjeu par exemple.
Les outils de la préparation mentale
Tout d’abord, il est indispensable de travailler dans un contexte sain, calme et apaisant.
Pour ce faire, les exercices de respiration et de relaxation sont quasiment incontournables en début de chaque séance. Des exercices simples comme la cohérence cardiaque ou le body scan, peuvent permettre de travailler sur la réduction du stress, sur la concentration ou sur la motivation, car ils créent un recentrage émotionnel, et conduisent à une décontraction musculaire générale, qui elle-même développe une sensation de bien-être.
Ensuite, et pour aller plus loin, le principal outil de la préparation mentale est l’imagerie mentale ; cela consiste à visualiser mentalement une situation :
- réelle ou imaginaire
- en mode associé ou dissocié (c’est-à-dire être soi-même dans l’image ou se voir comme à la télé)
Cette technique a de multiples vertus dans le développement de la performance du sportif, par une approche positive liée à ses capacités. En effet, la meilleure façon de réussir est de s’imaginer avoir déjà réussi ; et revivre cette expérience positive signifie identifier les ressources qui ont permis d’en arriver là. Ainsi en fonction de l’objectif, l’imagerie rend les choses possibles ; en visualisant l’atteinte de sa propre performance, le sportif se sent capable et fier. En allant plus loin, il peut aussi appréhender les différentes étapes à franchir (sortes de sous-objectifs à atteindre), et ainsi se mettre en mouvement, se motiver pour l’entrainement.
Enfin en préparation mentale, on fait régulièrement appel à des stratégies alternatives, qui permettent de transformer le négatif en positif. Par différentes techniques de coaching, on peut influer sur ce que l’on appelle le « dialogue interne » (self-talking) dans ses dimensions :
- Emotionnelle
- Cognitive
- Comportementale
Et déconstruire certaines représentations négatives responsables du cercle vicieux dans lequel le sportif peut se retrouver en difficulté.
Dans ce même registre, il est possible d’utiliser des thérapies comme l’hypnose, l’EFT ou le Reiki, techniques alternatives que j’affectionne particulièrement et qui fonctionne très bien chez les sportifs.
- L’hypnose fait naturellement appel à l’imaginaire, elle permettra aux sportifs de se détacher de la pression quotidienne liée à la performance, et de voir les choses d’un point de vue plus détaché, plus ludique.
- L’EFT, en préparation d’une séance d’imagerie par exemple, permettra de libérer un blocage émotionnel lié à un échec ou à une situation inconfortable, pour ainsi mieux travailler dans le sens de l’objectif de performance sportive.
- Le Reiki, complémentaire, plutôt en séance unique ou à distance, permettra de faire le plein d’énergie positive, d’invoquer le pouvoir de l’intention, et de visualiser l’objectif avec confiance.
Entraîner le mental pour une performance optimale
Les ingrédients de la performance sportive sont :
- Du talent,
- De la passion,
- De l’envie,
- Du travail
- Et un objectif
A cela s’ajoute les subtilités d’un grand chef :
- Des produits de qualité, locaux de préférence, et selon la saison
- Des moyens adaptés, matériels et humains
- Des proportions précises, et un ordre à respecter
- Des temps de travail, de repos et de cuisson
Trêve de plaisanterie culinaire, cette approche a le mérite d’exprimer l’importance de l’intérêt qu’il faut avoir pour le travail du mental dans le sport, comme fil conducteur vers la performance sportive. Elle se situe à tous les niveaux, elle s’intègre dans toutes les dimensions de la pratique du sport de haut niveau.
La préparation mentale du sportif, à elle seule, n’a aucun sens, elle n’est pas une condition nécessaire et suffisante à la réussite ; mais ce n’est pas un détail, c’est bien souvent ce qui fera la différence entre un sportif de haut niveau et un grand champion.